“Si je commence la tablette de chocolat, je la termine direct”, “de toutes façons à peine je regarde le chocolat et j’ai déjà pris un kilo”, “je préfère ne jamais en avoir chez moi, c’est mieux, je ne sais pas me retenir”… toutes ces phrases là, je les entends tout le temps, pour le chocolat ou d’autres aliments doudous, sucrés ou gras, bref pour des aliments INTERDITS !
Mais en réalité, pourquoi c’est si dur de s’arrêter après 1 ou 2 carrés de chocolat ?
L’interdit, le fruit de tous nos désirs…
Quand on a l’habitude d’être sous restriction cognitive depuis de nombreuses années, que l’on a fait tous les régimes à la mode, ou des régimes hypocaloriques très rigides, on a généralement depuis toujours diabolisé beaucoup, beaucoup, d’aliments, et le chocolat en fait partie !

La croyance est bien ancrée, “si je veux maigrir, je ne dois plus manger de chocolat, de pâtisseries, de burger, de frites….” et la liste peut être très longue… Pour résumer, je ne dois plus rien manger de ce qui me fait plaisir !
Du coup, lorsque vous êtes motivés par votre nouveau régime, et que d’un coup vous avez cette petite envie de chocolat, vous luttez… “non je n’en mangerai pas”, et à la place vous allez manger une pomme (encore un fruit régime), et puis vous y penserez toujours à ce carré de chocolat, alors on rajoutera un yaourt… mais au final, l’envie du chocolat sera toujours là. Donc vous allez finir par vous dire “allez juste un carré, puis deux…” puis “je suis vraiment nulle, j’ai tout gâché” et vous finirez certainement par manger la moitié de la tablette, voire toute la tablette, histoire d’en finir et de passer à autre chose… le fameux FOUTU POUR FOUTU…
On pourrait remplacer le chocolat par n’importe quel autre aliment que vous vous interdisez, le principe reste le même. Dès lors qu’un aliment est diabolisé, il devient l’objet de vos fantasmes, la récompense ultime en cas de perte de poids ou de séance de sport intense “je l’ai bien mérité”, le responsable de votre prise de poids “je savais bien que je ne pouvais pas manger de chocolat, je suis addict, je ne peux pas m’arrêter”.
L’interdit, vous fait associer à cet aliment un plaisir démesuré, souvent presque déceptif quand vous faites un pas de côté et que vous vous posez la question “est-ce que vraiment ça m’a procuré autant de plaisir que ça ?”.
Stop au tout ou rien !
Si vous voulez développer une relation sereine à l’alimentation, il est nécessaire de dédiaboliser les aliments dits interdits ! Ce ne sont pas les aliments qui sont responsables de notre prise de poids, mais nos comportements alimentaires. Ce n’est pas un bounty (ou mars, twix, kitkat, raider pour les plus anciens) de temps en temps qui vous fera prendre du poids. Et un bounty (ou mars… bref vous avez compris) de temps en temps, c’est ce qui vous évitera de vous enfiler tout le paquet le jour où vous tombez dessus, voire plutôt dedans !
Avoir un cadre alimentaire, avec des règles alimentaires qui sont bénéfiques pour notre santé, notre digestion, notre énergie, notre poids de santé, est évidemment essentiel (je ne vous dis pas qu’il faut manger des burger frites et des bounty à longueur de journée, hein!). Mais pour que ce cadre soit agréable, adapté et tenable, il doit absolument être flexible.
Vous aimez le chocolat, ajoutez à votre routine un ou deux carrés de chocolat, à votre café du déjeuner tous les jours… et vous verrez au bout d’un moment, que vous n’aurez plus ces envies incontrôlables de chocolat, voire même que vous oublierez de prendre ce chocolat… de toutes façons, c’est pas grave, au pire vous en mangerez le lendemain puisque vous pouvez. S’autoriser tous ces aliments “interdits” c’est réduire le désir qui y est associé, puisque de toute façon vous savez qu’à tout moment vous y avez “droit”.
Apprendre à se faire confiance
“Mais si tu m’autorises à manger du chocolat tous les jours, c’est sûr que je vais m’en gaver”… ça c’est aussi une croyance bien ancrée que j’entends très souvent… sauf que non… alors peut-être que les premiers jours vous serez un peu dans l’excès, presque pour vous prouver à vous-même que vous aviez raison (petit biais de confirmation de votre croyance)… Mais au final au bout d’un moment, votre corps vous dira que c’est trop, qu’il a besoin, envie d’autre chose, et de vous-même vous adapterez votre consommation.
Être à l’écoute de ses besoins ET de ses envies, sans se juger, est ce qui permet peu à peu d’éliminer la frustration et le désir intense pour des aliments, qui génèrent habituellement des pulsions ou compulsions. Plus le cadre est flexible, moins il y a de frustration, de restriction, et moins il y a de compulsions. Le corps se régule et les envies aussi. Vous serez surpris lorsque vous écoutez vraiment votre corps, du nombre de fois où il vous demandera des légumes et des fruits vs le chocolat ou le burger frites (j’arrête avec le bounty) !
Apprendre à lâcher prise, ne veut pas dire “se lâcher”, mais apprendre à s’écouter, se faire confiance, et se foutre la paix…