“Je suis énorme”, “Je suis moche”, “Je suis nulle”… “De toutes façons je ne réussis rien dans la vie”…”Je ne trouverai jamais un mec si je ne maigris pas”… “Il faut que je perde du poids pour avoir cette promotion, ils ne la donneront jamais à une grosse”…”Il me dit que j’ai bonne mine, mais je suis sûre qu’en réalité ’il trouve que j’ai grossi”…
Ces phrases sont plutôt violentes, et c’est pourtant celles que j’entends dans la bouche de mes coachées, et que j’ai moi-même pour certaines pu penser à de nombreuses reprises par le passé.
Comprendre d’où viennent ces pensées automatiques qui parasitent notre quotidien, pour ne pas dire le pourrissent, est une étape essentielle vers la libération.

Comment se construisent nos croyances limitantes ?
Croyances limitantes, fausses croyances, pensées automatiques négatives, saboteurs, distorsions cognitives… peu importe le nom que vous leur donnez, ces croyances sont des schémas dysfonctionnels de pensée produites par notre cerveau, notre subconscient, et qui nous traversent de manière complètement insidieuse, quotidiennement, sans même qu’on y prête une réelle attention. Ce sont des petites voix intérieures que nous écoutons, en qui nous avons confiance, et qui nous guident.
Pour nous c’est juste normal. C’est un filtre d’interprétation que nous mettons sur la réalité et qui nous enferme. Ce sont généralement des perceptions complètement biaisées et irrationnelles que nous avons de nous-mêmes et de notre environnement.
Ces croyances trouvent généralement leur origine dans notre passé, notre histoire de vie, notre éducation, notre habileté à exprimer ou pas nos émotions et nos besoins depuis la petite enfance.
Notre cerveau nous ment !
Ces pensées toxiques, notre quotidien en est rempli. Or, notre cerveau nous ment en permanence ! Il nous fait croire qu’il s’agit de la réalité ! Si vous vous répétez à longueur de journée pour la moindre chose que vous êtes nulle, ou grosse, ou moche… forcément, vous finissez par vraiment y croire ! Pire, vous adaptez votre comportement en fonction de ces croyances, de manière complètement inconsciente, ce qui va venir confirmer et renforcer en permanence votre croyance.
Or, comprendre que nous ne sommes pas nos pensées, et qu’elles n’existent que par l’importance qu’on leur accorde, c’est déjà un pas énorme vers la libération.
Les croyances automatiques liées à l’alimentation
Lorsque l’on parle d’alimentation émotionnelle, nous avons des types de croyances qui reviennent régulièrement.
Des croyances positives qui justifient la compulsion alimentaire, car elle va nous faire du bien : “manger m’apaise, m’aide à réguler mes émotions”.
Des croyances négatives qui vont jouer le rôle de culpabilisateur, d’inquisiteur : “de toute façon je n’ai aucune volonté, je n’y arriverai jamais, foutu pour foutu…”
Des croyances permissives qui vont nous autoriser à compenser par l’alimentation : “je l’ai bien mérité après la semaine que j’ai eu ; j’ai fait beaucoup de sport je peux bien me permettre cette pâtisserie…”
Des super croyances qui ont une sorte de super-pouvoir :”si je maigris, tout me réussira dans la vie”.
L’intensité de ces croyances est plus ou moins forte et plus ou moins délétère pour notre santé morale et physique. Tout le monde se reconnaîtra dans ce type de croyances, que les compulsions alimentaires soient très occasionnelles ou une réaction comportementale systématique qui fait souffrir.
Se libérer de ses pensées toxiques
Se libérer de ces pensées automatiques, et tout à fait possible. Rien n’est irréversible, et c’est important d’en avoir conscience.
Lorsque l’on commence à prendre de la hauteur et à identifier toutes les pensées automatiques qui nous traversent à longueur de journée c’est vertigineux ! C’est énorme, c’est éprouvant, c’est épuisant, mais cela fait avancer. Commencer à les identifier c’est déjà prendre de la distance par rapport à ces pensées. Dans tous les pans de notre vie, nous avons des pensées automatiques (vie professionnelle, vie personnelle familiale, amoureuse, amicale…)
On peut ensuite commencer à questionner ces croyances « est-elle vraiment vrai ? » « qu’est-ce que cela m’apporte de me dire ça », « est-ce que j’en retire qqchose de positif ». Certaines de ces pensées sont bénéfiques pour nous, et nous souhaiterons les conserver. Mais pour toutes les autres, et elles sont souvent plus nombreuses, on pourra commencer petit à petit à reformuler ces croyances, les atténuer, les modifier et se créer de nouvelles croyances bien plus positives et bienveillantes envers soi-même et ceux qui nous entourent.
On peut complètement rééduquer notre cerveau au travers de différents exercices, et faire en sorte que peu à peu notre filtre d’interprétation soit plus positif. S’attaquer à ses croyances limitantes est une démarche longue et pas toujours évidente, mais extrêmement libératrice sur le long terme.