Les apéros dînatoires sont souvent synonymes de convivialité et de partage, mais pour beaucoup d’entre nous, ils se transforment en véritable défi alimentaire. Pourquoi est-il si difficile de s’arrêter de manger dans ces moments-là ?
La tentation permanente : une question de contexte
Lors d’un apéro dinatoire, la nourriture est omniprésente et variée. On trouve des plats à grignoter à portée de main, souvent riches en sel, en gras et en sucre — des saveurs qui activent puissamment notre circuit de la récompense. Le contexte social amplifie aussi ce phénomène : il est commun d’associer ces moments à la détente et au plaisir, ce qui peut nous inciter à manger sans réfléchir. Bref, votre cerveau fait la fête avant même que vous ayez levé votre verre !

Le buffet, un appel à la surconsommation
Les apéros dinatoires offrent souvent une grande variété d’aliments. Cette abondance stimule nos sens et déclenche un désir de goûter à TOUT ! Il y a vraiment un effet de variété : plus il y a de choix, plus on mange. Et soyons honnêtes, dire « non » à ces mini-quiches qui semblent vous supplier d’être mangées, c’est presque inhumain. De plus, le grignotage informel rend difficile le suivi de nos sensations de faim et de satiété. Quand tout est si bon, on oublie vite qu’on vient de finir une « dernière bouchée » pour la quatrième fois.
La restriction cognitive : un facteur aggravant
La restriction cognitive, ou le fait de vouloir contrôler son alimentation, peut paradoxalement mener à des excès lors des apéros. En s’interdisant certains aliments au quotidien, on augmente leur attrait. Ainsi, face à une table pleine de ces aliments « interdits » et “diabolisés”, la tentation devient irrésistible, entraînant parfois des pulsions ou même des compulsions alimentaires. Comme si votre cerveau vous disait : « Tu ne veux pas de chips la semaine ? Alors tiens, prends le paquet entier ce soir. Cadeau. »
Les conséquences des privations
Lorsque l’on se prive régulièrement, le corps et l’esprit compensent en amplifiant le désir pour ces aliments. Ce mécanisme était utile pour nos ancêtres en temps de disette, mais dans un contexte d’abondance, il peut nous jouer des tours. L’apéro devient alors un espace de « lâcher-prise » incontrôlé, une sorte de “foutu pour foutu” où le « oh, juste un » se transforme en « oh, où est passé le plateau ? ».
Comment mieux gérer ces apéros ?
1. Écouter ses sensations
Avant de commencer l’apéro, prenez un instant pour évaluer votre faim. Posez-vous la question : « Ai-je vraiment faim ou est-ce juste l’envie de manger ? ». Pendant l’apéro, essayez de vous arrêter régulièrement pour évaluer votre niveau de faim ou de rassasiement. Vous pourriez être surpris : parfois, c’est juste votre gourmandise qui s’est installée confortablement dans le fauteuil !
2. Déculpabiliser et se permettre
L’une des clés pour éviter les excès est de sortir du cycle restriction-compulsion-culpabilité. Autorisez-vous à savourer ce que vous aimez, et pas seulement pendant en les apéros. Cela réduira la frustration et l’attrait pour les aliments « interdits » et vous aidera à vous sentir plus en paix face à la nourriture. Parce qu’après tout, le fromage n’est pas votre ennemi. Promis. Lâcher prise signifie se faire plaisir, sans se prendre la tête, tout en respectant ses sensations de faim et de satiété pour éviter d’aller jusqu’à l’inconfort physique et mental.
3. Privilégier la pleine conscience
Pratiquez l’alimentation en pleine conscience en mangeant lentement et en savourant chaque bouchée. Prenez le temps de remarquer les saveurs, les textures et les odeurs. Cela peut vous aider à être plus connecté à vos besoins réels. Et puis franchement, ces mini-saucisses méritent bien qu’on leur accorde un peu d’attention.
4. Se servir une assiette
Pour éviter de grignoter sans fin, servez-vous une petite assiette avec les aliments qui vous font le plus envie. Cela vous permettra d’avoir une meilleure idée de ce que vous mangez, des quantités et d’éviter les excès involontaires. Et surtout, cela évite de finir avec la main dans le bol de cacahuètes sans même s’en rendre compte.
5. Faites une visualisation en amont
Si vous souhaitez appréhender vos apéros dinatoires plus sereinement, vous pouvez également faire une petite visualisation les quelques jours avant, et juste avant, votre soirée. Une visualisation au cours de laquelle vous imaginez cet apéro, avec tous les mets que vous aimez tant, et où vous voyez en train de profiter de la soirée, de rire, de parler avec vos amis, tout en mangeant sereinement, lentement, ces mets qui vous plaisent tant. Une visualisation au cours de laquelle vous vous voyez faire des pauses, vous connecter à votre faim, vos envies, de manière apaisée.
Les apéros dinatoires peuvent être un plaisir plutôt qu’une source de stress, à condition de mieux comprendre les mécanismes en jeu et de se détacher des injonctions alimentaires. En écoutant vos sensations et en adoptant une approche bienveillante envers vous-même, vous pourrez savourer ces moments conviviaux sans excès ni culpabilité. Et puis, si vous êtes un peu dans l’excès parfois, ce n’est pas grave, ça arrive à tout le monde. Tout ne se joue pas sur un repas, c’est une question d’équilibre global…et puis la vie est trop courte pour ne pas profiter de ce fichu plateau de charcuterie / fromages.